Technique traditionnelle au plomb

Un vitrail peut avoir des dimensions variées, que ce soit selon une liberté créative ou des contraintes spécifiques liées à son emplacement, comme un cadre de fenêtre ou de verrière. Dans ce dernier cas, une prise de mesures précise est essentielle pour assurer l'ajustement parfait du vitrail dans son logement. Le risque principal réside dans une dimension excessive, d'où l'importance de considérer également la largeur de l'entourage.

La conception du vitrail peut débuter par une esquisse à échelle réduite sur papier ou via des outils informatiques. Le dessin est ensuite transposé sur un calque de montage à l'échelle 1/1, avec la possibilité de créer une copie de sauvegarde du calque. Une précision minutieuse est cruciale pour garantir que le dessin final concorde avec le résultat escompté.

Pour les étapes suivantes, deux approches sont envisageables : la méthode "directe" et la méthode traditionnelle utilisant des gabarits.

L'étape cruciale du choix des verres arrive, avec une multitude d'options : état de surface, opacité, couleur unie, multiple, dégradée, ...

Devant cette diversité, il est facile de se sentir déconcerté. Un choix inadéquat pourrait compromettre le résultat final, mais heureusement, les multiples combinaisons offrent des surprises enrichissantes.

Pour les étapes suivantes, deux approches sont envisageables : la méthode de coupe "directe" et la méthode standard décrite ci-après utilisant des gabarits. (pour la technique directe, suivez le lien ;-))

L'étape suivante consiste à transposer le motif sur du papier épais, généralement du carton, en utilisant fréquemment du papier carbone pour délimiter les contours des différentes pièces. En exploitant le carbone, chaque pièce est soigneusement numérotée avec une abréviation de sa couleur respective. Ce calque résultant est réservé en vue de son utilisation lors du montage ultérieur.

Les gabarits sont découpés dans le carton au moyen de ciseaux à trois lames pour dégager l'âme du plomb (1,75 mm) des pièces de verre.

La coupe du verre, particulièrement requiert une précision absolue, chaque imperfection pouvant influencer le résultat final.

Pour ce faire, on utilise un coupe-verre pour rayer la surface du verre, puis on détache la pièce à l'aide de pinces à décrocher ou directement avec les mains. Le morceau de verre à découper est positionné sous le gabarit.

La coupe peut s'effectuer directement le long du gabarit ou après avoir tracé le contour sur le morceau de verre, en suivant l'intérieur du trait. Chaque ligne de coupe nécessaire est réalisée le long du gabarit, et l'excédent est détaché. Ce processus est répété jusqu'à ce que tout le contour du gabarit soit suivi.

Une fois la pièce de verre coupée, la pince à gruger peut être utilisée pour éliminer les bavures.

Le plomb se présente sous forme de baguettes profilées, généralement en forme de H. Chaque baguette de plomb est individuellement étirée pour la détordre et rigidifier le matériau. À l'aide d'un ouvre-plomb ou d'un alésoir, les ailes des baguettes de plomb sont ouvertes, garantissant ainsi un ajustement adéquat pour l'insertion des pièces de verre.

Les plombs sont assemblés progressivement, avec les pièces de verre logées entre leurs ailes. Pendant cette étape, afin de maintenir en place les pièces de verre et les plombs déjà positionnés, des clous de montage sont plantés dans le plan de montage. Pour prévenir tout dommage aux pièces de verre ou au plomb, des cales en plomb ou en verre sont utilisées de manière appropriée.

Lorsque tous les plombs et pièces de verre sont assemblés, le réseau de plomb est solidarisé par des points de brasure à l'étain, réalisés à chaque intersection de plomb. Pour ce faire, les intersections sont décapées au moyen d'oléine ou de stéarine.

Une fois tous les points de brasure du premier côté du vitrail réalisés, le vitrail est retourné pour répéter l'opération sur le second côté.

Par abus de langage, on parle souvent de soudure (fonte des métaux de base) au lieu de brasure (pas de fonte des métaux de base).

Le mastic sert à consolider le vitrail et à le rendre étanche. Il se présente sous la forme d'une pâte que l'on fait pénétrer sous les ailes de plomb à l'aide d'une brosse. Ensuite, le mastic est retiré au moyen de sciure et de blanc de meudon.

Un nettoyage méticuleux marque l'achèvement du vitrail. Les pièces sont soigneusement fignolées pour révéler toute leur luminosité, et le vitrail est prêt à prendre sa place, illuminant l'espace qui l'accueillera.